Actualités  > « En France, c'est toujours le moment de changer de contrat d’électricité »

« En France, c'est toujours le moment de changer de contrat d’électricité »
L’équipe Cherpas

L’équipe Cherpas

Mis à jour le mercredi 8 février 2023.

Benoît Perrin, co-fondateur de Cherpas, était reçu le 8 février 2023 par Corentine Feltz dans l’émission Côté Experts, en direct sur France Bleu.

Nous retranscrivons ci-dessous les échanges. Accéder à l’enregistrement complet →

«  En France, c’est toujours le moment de changer de contrat d’électricité »

Après le bouclier tarifaire à 4 % sur l’électricité en 2022, il est passé à 15 % en ce début d’année, depuis le 1ᵉʳ février 2023. Posez toutes vos questions à Benoît Perrin, fondateur de Cherpas : «  pas cher » en verlan. Bonjour Benoît.

Benoît Perrin. Bonjour Corentine. Je vois que vous avez saisi le jeu de mots.

J’ai compris le jeu de mot et c’est tout à fait mon époque, le verlan.

S’il n’y avait pas de bouclier tarifaire, de combien on aurait augmenté l’électricité à peu près ?

BP. Rappelons-nous ce que veut dire «  le prix de l’électricité ». Là, on parle du tarif réglementé. On est dans une période depuis 2007 où les marchés ont été ouverts à la concurrence, mais où l’État nous a dit : pendant une quinzaine, une vingtaine d’années, je vais garder un tarif réglementé.

Ce tarif, qui est basé sur un calcul un peu compliqué, par empilement, aurait tout simplement doublé au 1ᵉʳ février sur la facture des Français.

On est à 100 % de plus ?

BP. Exactement. 99 % pour être précis, selon le calcul de la Commission de régulation de l’énergie.

Jusqu’à quand ce bouclier tarifaire protégera-t-il les Français ?

BP. En électricité, on n’a pas prévu de l’arrêter pour l’instant, tout simplement parce que le tarif réglementé n’a pas de date de fin. C’est pour le gaz que le tarif réglementé s’arrête au 31 juillet. Maintenant, on voit bien la stratégie de notre gouvernement qui est de ne pas laisser tomber les consommateurs et de négocier avec l’Union européenne pour continuer à accompagner ce prix pour les prochaines années. Donc je dirais à moyen terme, voilà, on a un gouvernement qui s’occupe des factures d’énergie des Français.

Stratégie qui porte ses fruits puisqu’on l’a appris ce matin. L’économie française se porte mieux. On va en tout cas éviter la récession. Qui ? Le bouclier tarifaire concerne-t-il ? Est-ce que tout le monde est protégé et est-ce que tous les contrats sont concernés ?

BP. C’est une très bonne question et il faut que vos auditeurs fassent particulièrement attention. Il y a eu plusieurs versions de ce bouclier tarifaire. Si on parle de la dernière, elle concerne les particuliers et les TPE, puisque maintenant, pour les entreprises, c’est l’amortisseur qui a pris le relais.

Mais attention, pour les particuliers, c’est seulement le tarif réglementé qui est concerné par ce plafonnement. Et donc il n’est pas impossible que vous ayez souscrit à une offre de marché chez des fournisseurs parfois un peu exotiques et que vous ne soyez pas concerné.

Qu’est-ce que ça veut dire fournisseur un peu exotique ? Vous nous dites il faut être chez un fournisseur type EDF, un fournisseur important.

BP. On peut saluer l’élégance de certains fournisseurs, comme par exemple Méga Énergie. Il y a deux ou trois ans, ils ont sorti une offre indexée sur les tarifs de marché. À cette époque, on n’avait pas imaginé la crise actuelle. Bien sûr, ce fournisseur vous répercute les coûts du marché, mais il a énormément communiqué auprès de ses consommateurs, pour vous dire : Attention, l’offre que je vous ai proposée, que je vous ai vendue est beaucoup plus cher, je vous conseille de me quitter.

EDF, bien sûr, propose le tarif réglementé. Maintenant, il y en a beaucoup d’autres qui vont s’aligner sur ce tarif. On peut citer Total, Alpiq, Vattenfall, etc. Chacun fera son choix, je ne prêche pas pour une crèmerie. Tous les grands fournisseurs vont s’aligner sur ce tarif réglementé. On peut dire que ce tarif donne le La.

Mais il faut quand même vérifier si on n’a pas un contrat qui est indexé aux tarifs du marché et on pourrait payer du coup quand même plus cher votre électricité. Ce serait le moment de changer de contrat de fournisseur.

BP. En France, c’est toujours le moment de changer de contrat puisque en fait vous vous êtes depuis 2007 dans un cadre réglementaire extrêmement protecteur qui vous autorise en tant que particulier à changer même tous les jours si vous le souhaitez, sans pénalité. Par ailleurs, le deuxième point très important, c’est de savoir que ce tarif réglementé, même si on le quitte, on peut y revenir à tout moment. Donc cette loi protectrice vous invite à aller voir ce qui se passe dans la concurrence et j’invite effectivement vos auditeurs à se pencher sur leurs factures et à essayer de faire quelques économies.

D’autant que l’Ile de France est la région française qui consomme le plus d’électricité et les particuliers aussi. On en reparlera dans un instant.

Le bouclier tarifaire au secours de nos factures

Ce matin, on fait attention à votre facture d’énergie ensemble avec Benoît Perrin qui est fondateur de Cherpas. On l’a vu ensemble, s’il n’y avait pas le bouclier tarifaire, nos factures d’électricité auraient doublé en France. Comment ça se passe pour nos voisins européens ? Est-ce qu’ils sont comme nous, protégés par l’État ? Comment ça se passe pour eux ?

BP. En France, on a la particularité d’avoir nos fameuses centrales nucléaires, notre rente nucléaire, qui nous assure quand même sur le moyen terme une électricité pas très chère. Oui, chez nos voisins européens, c’est un sujet très politique aussi. L’électricité est plus chère, mais ils y sont habitués puisque ça fait des années que les Allemands paient au moins deux fois plus cher que nous, voire le triple selon les périodes.

Parce qu’ils ont de l’électricité verte qui coûte donc plus cher que l’électricité qui vient du nucléaire.

BP. Les explications simples sont parfois un peu rapides. Mais vous avez raison, les éoliennes n’y sont pas pour rien et nos centrales nucléaires nous assurent une électricité vraiment très bon marché.

Est-ce qu’on sait si ça joue sur la consommation ? Est-ce que les Allemands consomment beaucoup moins d’électricité parce que c’est quasiment trois fois plus cher ?

BP. Non, les Allemands consomment à peu près autant que nous par foyer.

Pour revenir à l’Île de France, on a énormément d’immeubles en copropriété en Ile de France avec du chauffage collectif. Comment ça se passe ? Est-ce qu’on est bien protégé par le bouclier tarifaire quand on habite en copropriété ? Parce qu’au début, c’était pas certain.

BP. Contrairement à ce que disait Axel Bauer («  Éteins la lumière »), c’est plutôt le chauffage que la lumière qui va consommer. Maintenant qu’on a des ampoules basse consommation, il faut vraiment s’intéresser à notre chauffage. C’est la dépense principale. Les copropriétés, qui ont souvent des chaudières très efficaces, se sont vite rendu compte qu’il allait y avoir un problème. Le gouvernement a réagi et en fait le dispositif est activé d’ailleurs par vos syndic de copropriété. Vous avez vu vos charges augmenter, mais dans la même proportion que si votre chauffage était individuel. Donc ce n’est pas votre syndic qui est en cause, sauf si vos charges ont fait fois dix, et là il faut peut-être vous poser la question.

Il y a énormément de boulangers en Ile de France. On a beaucoup parlé de la détresse des boulangers face à cette hausse de l’énergie, du prix de l’énergie. Le problème est réglé maintenant pour eux qui ont vu leur facture, parfois être multipliée par dix.

BP. Il y a des situations très disparates pour les boulangers, c’est vrai qu’ils sont le symbole de cette crise. En tant que chefs d’entreprises, il sont confronté à différentes contraintes. Certains ont eu la chance de négocier au bon moment, d’autres se sont fait avoir parce que ce n’est pas leur cœur de métier. Des solutions qui ont été déployées, qui ne vont pas sauver tout le monde. Si vous étiez en difficulté, cela peut être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Mais globalement, l’amortisseur d’électricité est une solution à notre sens raisonnable et honnête pour faire face aux charges quand on est un boulanger ou quand on est une PME qui consomme de l’électricité.

Dans un instant, Benoît, vous nous donnerez des astuces pour faire des économies d’électricité. Je ne parle pas seulement des gestes, mais aussi ce qu’on peut faire, par exemple sur nos abonnements sur les fournisseurs.

Passer aux abonnements intelligents

Bonjour Amine. Bienvenue sur France Bleu Paris. Vous habitez Juvisy-sur-Orge ? Vous venez d’emménager ? Que se passe-t-il exactement ?

Amine. J’étais sur la route, sur le périph’, et je vous ai entendus.Vous avez dit qu’il y avait des tarifs qui étaient fortement réglementés. Je me suis permis de vous appeler pour avoir des informations. Avec ma femme, on a pris un 58 mètres carrés, avec deux pièces, un salon. On est passé chez Total Énergies, par défaut. Notre facture d’électricité est estimée à 90 euros par mois. Notre chauffage est centralisé, donc pas de chauffage électrique.

Une facture de 90 euros par mois ?

Benoît Perrin. C’est sans doute un peu cher. C’est peut-être basé sur la consommation de l’occupant précédent. De toute façon, vous aurez une régularisation, donc vous ne paierez que les kilowattheures que vous consommez.

Amine a choisi un peu au pif son distributeur, son fournisseur d’électricité. Quels sont vos conseils ?

BP. Quand on déménage, on a vraiment autre chose à penser que son contrat d’électricité. C’est ce que nous conseillons aux Français. Au moment de déménager, concentrez-vous sur ce qui compte, votre famille par exemple. Plus tard, confiez-nous votre facture.

Chez Cherpas, on vous propose de passer aux abonnements intelligents, mais on a des concurrents qui font très bien leur travail aussi. On va veiller sur votre facture et vous prévenir dès que vous aurez une meilleure offre. Dans la durée, on va veiller avec vous.

Il y a 72 % des Français qui déclarent ne jamais prendre le temps de se pencher sur leurs contrats, leurs factures.

BP. Et vous-mêmes, est-ce que vous le faites ? Non, bien sûr. On a parlé de phobie administrative. La facture, c’est quelque chose qui n’est pas très intéressant, surtout quand il s’agit d’électricité où finalement, entre un électron et un autre, celui de Total et celui d’EDF se ressemblent beaucoup. C’est pour ça que nous, on se propose gratuitement de veiller sur les factures des Français. Oui, on pense que tout le monde n’est pas comme moi, intéressé par les petites lignes.

L’Île-de-France est la région de France qui consomme le plus d’électricité et ce n’est pas uniquement dû à cette population dense qui la compose. Comment on explique cette cette consommation d’électricité importante ?

BP. La région Île-de-France a quand même un tissu industriel. Elle n’est pas limitée à Paris. Le transport ferroviaire est aussi un secteur très important en termes de consommation d’électricité.

Premier secteur industriel en termes de consommation en Ile de France pour l’électricité, le ferroviaire et les trains. Merci beaucoup Amine pour votre question. Merci Benoît pour vos conseils.

Chèque carburant : un coup de pouce trop peu sollicité

Corentine Feltz reçoit des experts tous les matins sur Radio France.

Ce matin dans Côté Expert, on essaie de vous faire des économies et une économie d’énergie. On l’a vu avec Cherpas pour notamment la facture d’électricité. On va aussi parler de ce chèque carburant avec Séverine Burel, de aide-sociale.fr.

Le chèque carburant de 100 euros pour lequel il faut faire une demande. On a jusqu’au 28 février. Ce chèque était très peu demandé il y a encore quelques jours où on en est là. Séverine a trois semaines de la date limite des demandes.

Séverine Burel. À l’heure actuelle, seulement 50 % des bénéficiaires ont effectué leur demande. Malheureusement, l’indemnité carburant ne déroge pas à la règle du non recours. C’est pourquoi, au moindre doute sur leur éligibilité, les auditeurs peuvent utiliser le simulateur d’indemnité carburant que nous avons mis en ligne sur Internet.

En gros, qui a droit à ce chèque carburant ?

SB. Quatre conditions sont nécessaires pour prétendre à l’indemnité carburant. Tout d’abord, il faut être en activité, c’est à dire salarié, fonctionnaire ou indépendant. Ensuite, il faut utiliser son véhicule à des fins professionnelles ou pour se rendre sur son lieu de travail. Par ailleurs, il faut avoir déclaré en 2022 des revenus d’activité perçus en 2021. C’est donc le dernier revenu fiscal de référence et pris en compte, soit celui de 2022.

Ça décourage un peu les Franciliens pour faire cette cette démarche j’imagine ? Comment faut-il faire la demande alors si on a droit à ces 100 euros de chèque carburant.

SB. La demande est assez simple. En fait, il faut se rendre sur le site officiel impots.gouv.fr et remplir le formulaire dédié. Il vous sera demandé des renseignements personnels nom, prénom, date de naissance et il faut aussi prévoir le numéro fiscal et la carte grise du véhicule devra rentrer le numéro d’immatriculation et le numéro de formule qui est une référence qui se trouve en bas à gauche de la carte.

Ce chèque carburant est bien sûr sous condition de ressources. Il faut faire la demande avant le 28 février. Merci beaucoup de nous avoir fait ce rappel.

On va accueillir Dominique qui est à Villepinte. Bonjour Dominique.

Dominique. Oui bonjour.

Bienvenue sur France Bleu Paris, Dominique. Vous avez une question ?

Je suis retraité, j’emmène ma fille à ses différentes missions en intérim. Je l’emmène le matin et je vais la récupérer le soir. J’ai mon grand fils que j’emmène et qui est super à la gare.

Vous voulez savoir si vous avez droit à ce chèque carburant j’imagine ?

Je pense que non, parce que personnellement je ne suis pas en activité. Par contre, ma première fille que j’emmène au travail, trois jours par semaine, elle prend ma voiture.

Est-ce que c’est possible Séverine, de faire cette demande si on n’est pas propriétaire de la voiture qu’on conduit ?

Tout à fait. On peut faire une demande si on n’est pas propriétaire de la voiture. Par contre, il faut que la fille de monsieur, en fait, ait perçue elle aussi en 2021 des revenus qui ont été déclarés en 2022. Il faut respecter les mêmes conditions que pour tout actif. Mais c’est le cas de de la fille de monsieur. Effectivement, il est possible de faire une demande d’indemnité carburant.

C’est une bonne nouvelle. Merci beaucoup Séverine Burel d’avoir répondu à Dominique Dominique. Bonne journée à Villepinte. Merci d’y écouter France Bleu Paris.

«  Confiez vos factures à Cherpas et concentrez-vous sur gagner plus d’argent. »

Un petit mot de conclusion pour vous faire faire des économies d’électricité, avec Benoît Perrin de Cherpas.

Confiez vos factures à Cherpas et concentrez-vous sur gagner plus d’argent. Les Américains les les appellent ça le side job. Peut-être qu’on va s’y mettre en 2023.

C’est une bonne idée. Et puis effectivement, on peut s’intéresser aussi au gaz, à nos box, à nos abonnements de téléphonie mobile. Mais comme vous le disiez, on a la phobie administrative et on n’y pense pas assez souvent. Merci beaucoup pour vos conseils ce matin, Benoît Perrin, fondateur de Cherpas. Et à très vite sur France Bleu Paris.

logo cherpas

Passez aux abonnements intelligents

Liens utiles

Confidentialité

CGU

FAQ

Mentions légales

Gestion des cookies

Cherpas SAS est une société inscrite au registre du commerce et des sociétés de Rennes sous le numéro 853541233.