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Pourquoi le marché de l’électricité est-il devenu fou ?
L’équipe Cherpas

L’équipe Cherpas

Mis à jour le vendredi 21 octobre 2022.

Quelles sont les raisons de la flambée des prix de l’électricité ?

Depuis 2021, le prix de gros de l’électricité a explosé. Initialement à 50 euros par mégawattheure (MWh) début 2021, il a dépassé la barre symbolique des 1000 euros/MWh en août 2022. Le marché de l’énergie s’est littéralement emballé à l’approche d’un hiver 2022/2023 tendu sur le réseau d’électricité. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi le marché de l’électricité est-il devenu fou ? Quelles sont les perspectives d’évolution ? Cherpas fait le point pour vous sur la situation.

Un marché de l’énergie en crise

En France, le consommateur a été habitué à bénéficier d’une électricité bon marché essentiellement fournie par son parc nucléaire. Mais depuis 2021, la situation a changé et les prix ont fortement augmenté.

Après la Seconde Guerre mondiale, la France a misé sur l’énergie nucléaire pour répondre à ses besoins grandissants en électricité. Le choc pétrolier de 1973 a contribué à accélérer le mouvement.
En 2020, la France pouvait compter sur 56 réacteurs répartis au sein de 18 centrales disséminées sur le territoire.
Avec son parc nucléaire flambant neuf, les consommateurs français ont pu bénéficier pendant des dizaines d’années d’une électricité peu coûteuse.
Par exemple, en 2019, un ménage français payait son électricité presque deux fois moins cher que son voisin allemand (19,46 cts euros/kWh contre 31,93 cts euros/kWh).
Quand d’autres pays comme l’Allemagne ont abandonné l’énergie nucléaire, pour des raisons de sécurité, la France n’a pas fait ce choix. Et le parc nucléaire français a continué à fournir une électricité peu chère aux consommateurs.
D’ailleurs, le mix électrique français est habituellement dominé par le nucléaire, à hauteur d’environ 70 %.

Les raisons de la situation actuelle du marché de l’énergie

L’origine de la crise du marché de l’énergie s’explique par les difficultés du parc nucléaire qui ont entraîné la hausse des importations.

Le parc nucléaire français en difficulté

Tous les ans, EDF prévoit un calendrier de maintenance de son parc nucléaire. Or, en 2020, en raison de la crise sanitaire, un certain nombre d’opérations ont été reportées à l’année suivante. Cela explique en partie les difficultés rencontrées en 2021.
Mais ce n’est pas tout. EDF s’est également retrouvée face à des problèmes de corrosion sous contrainte affectant certains de ses réacteurs. Des mises à l’arrêt ont donc dû être décidées pour effectuer les réparations. Ces pannes inopinées ont alourdi le calendrier déjà encombré par les retards dans les travaux de maintenance.
Les dysfonctionnements imprévus s’expliquent notamment par le fait que le parc nucléaire français est vieillissant.
Ainsi, le 19 mars 2022, 29 réacteurs étaient à l’arrêt. Cela pénalise le niveau de production électrique en France, et conduit le pays à importer de l’énergie.

La hausse des importations

En cas de pic de demande en électricité, la France peut compter sur ses interconnexions avec les pays frontaliers pour importer de l’énergie.

Selon le gestionnaire du réseau électrique RTE, la France a eu un solde journalier importateur sur 78 journées en 2021. C’est 35 jours de plus qu’en 2020.

Ainsi, en novembre et décembre, le pays a été importateur pendant respectivement 23 et 25 journées. Cela s’est accompagné d’une hausse des prix : 382 euros/MWh le 20 décembre, 443 euros/MWh le 21 décembre, 453 euros/MWh le 22 décembre.

Pourquoi cette hausse ? En réalité, lorsque la France importe de l’électricité, elle l’achète en fonction du prix du marché de gros européen. Ce montant est fixé en fonction du coût de production de la dernière usine appelée pour répondre aux besoins en électricité.

Or, les sites sont sollicités selon un ordre déterminé. Les énergies renouvelables et le nucléaire (peu présent au niveau européen) sont les premiers et les moins chers. En cas de pic de demande, ce sont les usines au charbon et au gaz qui sont utilisées. Le prix de l’électricité est alors beaucoup plus onéreux. Et cela explique aussi pourquoi le coût de l’électricité est corrélé à celui du gaz.

Gaz et électricité sont donc liés. C’est la raison pour laquelle la hausse des prix touche les deux énergies. S’agissant du gaz, la situation s’est aggravée avec la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie, principal pays exportateur de gaz pour de nombreux pays de l’Union européenne.

LE SAVIEZ-VOUS ? La France n’est pas si dépendante que cela du gaz russe. L’importation du gaz se fait essentiellement depuis la Norvège (36 %). La Russie vient en deuxième position avec seulement 17 % des approvisionnements issus de son pays.

Les perspectives du marché de l’énergie : des prix toujours en hausse

Que va-t-il se passer au cours des prochains mois ? La situation est incertaine. Pour l’heure, les prix de l’électricité sont toujours très élevés. Malgré tout, les consommateurs sont protégés avec la prolongation du bouclier tarifaire en 2023.

Les prix de l’électricité sur le marché de gros qui ne faiblissent pas

Sur le marché, l’électricité peut se négocier de deux façons différentes. Soit au jour le jour, ce sont les prix spots. Soit par le biais de contrats à terme. Le prix d’achat est alors fixé au jour de la conclusion du contrat et la livraison intervient plusieurs semaines ou mois plus tard.

Or, au vu de la crise actuelle du secteur, les montants des contrats à terme sont toujours très élevés. Les acteurs économiques ne veulent pas prendre de risque et ne misent pas sur une baisse des tarifs dans les mois à venir.

C’est ce qu’a déploré RTE dans sa publication de mi-septembre concernant la situation énergétique pour l’hiver 2022-2023. Selon le gestionnaire du réseau, «  le niveau de risque révélé par l’analyse prévisionnelle de RTE ne permet pas de justifier des niveaux aussi anormalement élevés, même en se plaçant dans un scénario dégradé ».

RTE a donc essayé de rassurer les acteurs du marché, afin de faire baisser les prix. Mais les répercussions sur le marché sont incertaines pour l’instant.

Pour apaiser la situation, le mieux serait qu’EDF soit en mesure de respecter son calendrier de remise en service des réacteurs actuellement hors d’usage. Des échéances sont prévues depuis septembre 2022 jusqu’en février 2023 pour que la France retrouve une capacité de production nucléaire suffisante pour l’hiver.

Les perspectives pour la France

Le Président de la République souhaite à la fois développer les énergies renouvelables et redynamiser le nucléaire.
Les projets éoliens et photovoltaïques vont donc être encouragés afin d’accorder aux énergies vertes une part plus importante dans le mix énergétique français.
Concernant le nucléaire, le Président de la République a donné une direction claire lors de son discours de Belfort de février 2022. La prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes va être envisagée d’une part. D’autre part, six nouveaux réacteurs EPR2 devraient être déployés sur le territoire. En complément, huit autres seraient à l’étude.
Il s’agit toutefois de projets à long terme qui ne devraient pas avoir de conséquence sur le prix de l’énergie dans l’immédiat.

Parc nucléaire à la peine et augmentation des importations ont conduit à la flambée des tarifs de l’électricité. Si les consommateurs sont protégés, il n’en demeure pas moins que le poids de leurs factures d’électricité pèse lourdement sur leur budget. Il est donc indispensable de bénéficier de la meilleure offre pour faire des économies.

Cherpas passe le marché au peigne fin pour proposer à ses clients les prix les plus intéressants :

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